Les Bas
La première impression en débarquant à l'Aéroport Roland-Garros de Saint-Denis-de-la-Réunion a été celle d'une population extrêmement métissée. Au cours de notre randonnée, cette observation s'est confirmée même si elle caractérise particulièrement les zones côtières et les villes dans lesquelles nous ont déposés les cars jaunes.
Mosquée de Saint-Louis
Mise à part Saint-Philippe, petite localité du Sud Sauvage vouée apparemment à la culture de cannes et du vacoa, les villes où les cars jaunes nous ont déposé avaient toutes une église, une mosquée et un temple hindou. À Saint-Denis aux cloches vespérales de la Cathédrale répondaien l'appel du muezzin.
Temple hindou de Saint-Denis
La diversité de la population est la résultante des migrations de la main-d'œuvre. Les Cafres descendent des esclaves qui étaientoriginaires de Madagascar et d'Afrique. Les Malbars et les Z'arabes sont arrivés comme engagés à l'abolition de l'esclavage : ce sont des populations arrivées d'Inde suite à un accord entre les autorités britanniques et françaises.
Église de Saint-André
Des émigrants Chinois, Malgaches et Comoriens complètent cette diversité. Les descendants des premiers émigrants blancs, plus ou moins métissés, les Créoles, représentent près de 40% de la population. Ce groupe scindé en Gros Blancs, issus de l'aristocratie et des propriétaires terriens, et P'tits Blancs, souvent installés dans les Hauts suite à des revers de fortune liés aux cyclones ou à la restructuration de l'agriculture.
Temple Chinois de Saint-Pierre
De nombreux métropolitains habitent sur l'Île, les uns pour remplir un contrat, les autres avec le projet d'une installation durable. Le succès de leur installation dépend souvent de l'obtention d'un travail dans un contexte de chômage élevé (24% en 2007, réf. INSEE). L'identité réunionnaise se manifeste autour de la langue créole; cet élément important n'est cependant pas sans danger dans le contexte français car la créolisation conduit souvent à une réussite moindre dans le domaine scolaire et amplifie les problèmes d'emploi. D'autres facteurs identitaires caractérisent les diverses communautés et rendent la société réunionnaise plus morcelée qu'elle n'apparaît.
La religion est un de ces éléments d'identification. Dans les Hauts et dans le Sud nous avons souvent vu des oratoires, notamment dédiés à Saint-Expédit, pourtant plus reconnu par l'église catholique. Leur aménagement indique la force des croyances populaires.
