La diagonale de Santo Antão – 10
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En suivant un vallon parallèle, Figueiral de Paúl, nous retournons sur la dorsale de l’ìle de Santo Antão en traversant une zone riche en cultures diverses. Le Cabo da Ribeira, la barrière qui se dresse au fond de la rivière est en plein soleil et le chemin plus irrégulier. La montée paraît longue car il est difficile de trouver et de maintenir un bon rythme.
Avant de déboucher sur la route qui mène de Porto Novo à Pico da Cruz, nous pouvons jeter un dernier regard à Paúl… Aujourd’hui, si nous avons le souffle coupé ce n’est pas dû à la beauté du paysage mais aux efforts pour gravir le rempart.
Le village de Pico da Cruz et la place près de laquelle stationnent les aluguer est singulièrement animée. Un décès a eu lieu la veille et de nombreuses connaissances sont montées de la ville pour l’ensevelissement. Après la messe, une procession se dirige vers la maison du disparu. A l’heure de départ des véhicules pour la plaine, les gens se pressent et s’entassent sur les banquettes de la camionnette non sans avoir demandé à Manuela quelques boutures de son “jardin” installé dans des bidons devant son bar-épicerie. Certains abuseront du rhum offert par la famille du mort et cuveront le lendemain leur cuite dans la rue.
La propriétaire des lieux a, comme bien des femmes, un caractère bien trempé et porte la responsabilité des affaires domestiques. Eder souligne combien la femme capverdienne joue un rôle important dans une société où les familles monoparentales sont nombreuses. Dans les vallées isolées de Santo Antão de nombreux hommes se sont exilés. Souvent intéressés par les affaires du monde, polyglottes, ils ont travaillé dans la marine ou dans l’hôtellerie… parfois à Genève.
5h de marche, montées : 1400 m, descentes : 100 m.
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Figueiral de Paúl