Avec les henros de Shikoku
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L'étape du jour contrastée qui commence par près de 4 km un peu infernaux le long de la route nationale 11 et son flot de véhicules matinaux. De plus, Coca-Cola semble bien implanté ici, pour profiter d’une eau réputée, et l’odeur du produit phare est assez détestable si tôt le matin. Heureusement, au terme de ce trajet, il est possible de boire un café dans un Family Mart et de se ravitailler pour le midi.
Le konbini, un point de ralliement utile
Le matin, je croise de nombreux écoliers et lycéens à vélo qui se dirigent vers leur établissement dans leur uniforme plus ou moins strict. Comme partout, il y a les retardataires qui pédalent avec énergie pour éviter la réprimande. Les week-ends on voit les mêmes élèves en uniforme, mais avec un instrument de musique ou un accessoire de sports.Les bâtiments scolaires ont tous une apparence désuète, au contraire des établissements médico-sociaux qui peuvent être très modernes. Les écoles servent généralement d’abris en cas de catastrophe. Le système d’alerte est particulièrement visible dans cette étape de plaine : les pylônes qui supportent les sirènes d’alarme sont nombreux et quelques installations sont utilisées pour « sonner » une petite mélodie le matin, à midi et/ou le soir.
Hoshiku Daishi, Yokomine-ji
Le chemin se poursuit le long de la route 147 qui longe une rivière dont les clapotis s’accordent avec la clochette que je transporte. Encore 7 km de bitume, au calme, avant d’aborder les derniers 2,5 km en sentier qui permettent d’atteindre le 60e temple, Yokomine-ji – 横峰寺. Le chemin est alors plus raide avec de très nombreuses marches. L’indication qu’il pourrait être glissant par temps de pluie est tout à fait adéquate, mais depuis plusieurs jours il fait sec ! De nombreux visiteurs empruntent les différents sentiers qui mènent à ce sanctuaire.Avant d’aborder la descente je croise une femme tout émotionnée parce qu’une chaîne, qui empêche les véhicules de passer, est tendue au travers de la route : “I’m rost !” (c'est ainsi que les Japonais·e·s prononcent “I'm lost !”) Nous l’accompagnons pour sortir de cette situation gênante et enjamber l’obstacle. Je l’ai déjà quittée quand j’aperçois deux serpents farouches qui profitent du soleil ; ils me rendent plus prudent dans ma progression parmi les feuilles déjà tombées.
Le chemin de descente, plus agréable, passe à proximité du Tsubaki Onsen qui offre un délassement bienvenu dans la belle luminosité de fin de journée.
De retour au Guest House, Toniguchi Norifumi tient à me conduire dans une laverie automatique – lui-même n’ayant pas de sèche-linge – me convainquant que je pourrai manger pendant le programme de lavage. Hélas, le udon-ya (magasin de pâtes udon) est fermé… et c’est de nuit que je cherche un autre établissement le long de la fameuse Route 11. Deux machines à l’entrée pour effectuer ma commande… En choisissant celle qui est libre, je réalise que la salle correspond à deux enseignes différentes et adapte mon menu en conséquence !
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