Iran – trekking et patrimoine


Le voyage

Étrange de voyager dans “un pays conservateur musulman” (selon la terminologie de la diplomatie helvétique) alors que l’Europe est confrontée à des actes terroristes commis pas des individus qui prétendent agir au nom de l’Islam. C’est même par hasard que nous avons choisi cette destination, le programme mêlant montagne et culture a tellement éveillé notre curiosité que nous avons opté pour une découverte en groupe de ce pays. Nous avons choisi Terre d’aventures pour cette expérience.
Bien que la situation des Droits de l’Homme soit très insatisfaisante en Iran et que l’implication politique du pays dans les tensions moyen-orientales ne soit pas insignifiante, nous ne nous sommes pas sentis menacés pendant notre séjour. C’est d’ailleurs la situation politique en Turquie qui a influencé notre programme. Après l’attentat du 28 juin 2016 à l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui a fait plusieurs morts et blessés, une tentative de coup d’état contre le Président Erdogan, la nuit précédant notre départ a modifié notre plan de vol et retardé notre voyage d’une journée.
Gazorkhan, Forteresse d'Alamut

Gazorkhan, au pied de la Forteresse d'Alamut


Les aléas de la route, une circulation dense et un bus incommodé par la chaleur ont causé plusieurs retards lors des déplacements. Tant et si bien que de manière unanime nous avons demandé une modification de parcours pour éviter un long détour par les Monts Zagros pour seulement une balade.
C’est ainsi que notre découverte s’est faite finalement en trois temps. Une randonnée de trois jours et demi dans l’Alborz occidental culminant au Sialan (4185 m). Un déplacement routier des rives de la Capsienne à Ispahan par le pied du volcan Damavand, le point culminant d’Iran (5610 m) et Teheran. Un séjour culturel à Ispahan et Shiraz incluant la visite de Persepolis.
Malgré la déception de n’avoir que quelques jours de marche, ce compromis nous a permis de profiter pleinement d’Ispahan dont Nicolas Bouvier écrivait que “c’est exactement l’émerveillement qu’on nous en promettait. Elle vaut à elle seule le voyage.”

Mis à part dans les agglomérations, le trafic routier est fluide. Cependant, les chauffeurs de bus doivent, apparemment pour améliorer la sécurité routière, s’arrêter fréquemment à des checkpoints et produire des documents. Certains de ces contrôles nous immobilisent jusqu’à un quart d’heure. Le réseau routier que nous empruntons est souvent à 4 ou 6 voies. Le conducteur qui s’y engage ne coupe pas la chaussée, mais suit la direction de la première piste puis utilise les surprenants points de rebroussement (U-turn) pour changer de sens. Si les voitures peuvent le faire de manière relativement aisée, les poids lourds doivent empiéter largement sur la chaussée pour procéder à ces tourner sur route.
Traverser la route n’est pas à la portée des enfants : il faut vraiment se frayer un chemin pour le faire et s’imposer face aux automobilistes. Mais la règle du jeu s’acquiert vite et, de retour en Suisse, on est tout surpris de la complaisance des conducteurs.

J’ai été surpris par la qualité des infrastructures. L’eau courante et potable et l’électricité sont accessibles même dans les villages reculés. Nous n’avons subi aucune coupure de ces services. La couverture téléphonique est également dense tant et si bien que ceux qui ont voulu appeler du Sialan ont pu le faire.

Suite - l'Alborz

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