Un chemin du Kumano Kodo


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Nous rejoignons Kii Katsūra, petit port spécialisé dans la pêche au thon, en bus. Bien qu’il ne soit que 16h10, la plupart des rideaux de fer sont déjà abaissés, ce qui donne à la ville un aspect fantôme qui détonne avec le paysage enchanteur d’une crique délimitée par plusieurs îlots.
Le personnel de l'hôtel pratique peu l’anglais et la réceptionniste va chercher le collègue qui pourra nous accueillir. Le pauvre jeune homme vérifie que nous ayons bien compris toutes les subtilités du logement, la situation des issues de secours (sur le toit en cas de séisme, à l’extérieur en cas d’incendie), le fonctionnement de la serrure et de la bouilloire. À la fin de sa prestation qui le fait abondamment suer, il paraît épuisé. Et moi, un peu agacé : en effet il précise que pour profiter du onsen il faut se vêtir du yukata, des geta, les sandales de bois traditionnelles, avant de traverser la rue pour prendre le bateau qui fait la navette avec le complexe hôtelier qui abrite les bassins et, qu’entre les diverses étapes, il faudra bien compter 90 minutes… et que le dîner est dans 90 minutes environ… et au Japon on est extrêmement ponctuel !
Le coucher de soleil devant les vagues du Pacifique, en se baignant dans divers bains chauds installés dans une grotte est simplement magique.
Kii Katsuura

Kii Katsūra


La nature est dangereuse et le Japon prend des précautions. Lors de notre marche nous avons déjà observé diverses mesures prises pour éviter les glissements de terrain. À Kii Kutsūra, des passerelles sont superposées aux trottoirs comme voies de secours en cas de tsunami. Plus tard, du train qui nous mène à Shingū, nous voyons de hauts murs de béton qui protègent les villages construits au pied des forêts, entre la mer et les nombreux fleuves qui irriguent cette région. Ces derniers sont contenus par de grandes digues et leur embouchure souvent protégée par un barrage anti-refoulement. Quant à la mer, elle fait davantage rêver vue de loin : les rives sont obstruées par des structures de béton peu esthétiques. Il semblerait d’ailleurs que les natifs sont peu amateurs de baignade en eau libre.
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Hatayama Taisha

Les trois sanctuaires du Kumano sanzan, Hongu et Nachi, Hayatama Taisha sont à la tête d’un réseau de 4700 lieux de culte dans tout le Japon. On y sent une réelle ferveur, mais la vente d’amulettes ne manque pas de nous surprendre : pour réussir un examen, se prémunir d’accidents de la circulation, se protéger de maladies, s’assurer une descendance ou encore appeler la bienveillance des dieux sur une personne chère… Ces ventes contribuent à l’entretien des lieux. Les temples moins fréquentés sont visiblement moins pimpants.

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