Immigration - version alimentaire

blogEntryTopperL'immigration influence de manière importante l'identité new yorkaise. Si les États-Unis sont considérés comme une nation d'immigration, la métropole en est le pôle le plus représentatif. Big Onion propose un “Original Multi-Ethnic Eating Tour" qui permet de raconter l'immigration dans le Lower East Side par la nourriture.
Si l'entreprise a choisi le nom de Big Onion, ce n'est pas tant pour vanter ce tour que pour rappeler qu'avant d'être Big Apple, New York se faisait appeler The Big Onion. Par ce clin d'œil, elle indique sa volonté de mettre ses visites sous l'angle historique. Les guides sont des doctorants en histoire ou des chercheurs dans ce champ de connaissance.
Alors que les recensements successifs indiquent que plus de 12% de la population étasunienne (de parents étrangers) est née hors du pays, il est considéré qu'à New York c'est un un tiers à 40% des habitants (NYC data – Baruch College). À noter, que la proportion, au niveau national, tend à augmenter depuis les années 1970 et atteindrait environ 14%, un chiffre qui rappelle les pics de l'immigration entre 1870 et 1920. (Pew Research Center)
Les chiffres suisses relèvent que près de 30% de la population résidante est née à l'étranger (OFS, 2017) et même de 40% pour le Canton de Vaud (OFS, 2017).
La provenance des migrants a cependant beaucoup varié. La principale communauté étrangère à New York est actuellement dominicaine. Paul, le guide nous met en appétit avec des beignets de plantains, un fruit amené en Amérique, comme la population noire par les Portugais. La condition de migrant n'a jamais été aisée et le regard porté sur eux par les populations résidantes toujours similaires.
À la fin du XIXe s. leur premier contact est souvent le Lower East Side. D'abord cloisonné entre le quartier irlandais et les Tenement allemands, les blocs sont devenus de plus en plus multiculturels. Une constante était le désir de quitter au plus vite ces lieux surpeuplés et insalubres. Une infographie du NY Times aide à imaginer cette densité extrême.
Si donc la majorité des arrivants cherchaient à quitter les lieux, certains ont pu installer un commerce et le faire perdurer. Ils se sont adaptés aux changements de clientèle dû aux flux des arrivants. Il en est ainsi de Pickle Guys qui offre des concombres salés dont je peux m'imaginer que la recette remonte à loin… mais qui offre aussi de divins ananas marinés. Ces produits certifiés kasher ou les bialys de chez Kossar's rappellent l'immigration juive ashkénaze aux États-Unis. Plus loin, les maisons Di Palo ou La Bella Ferrara rappelle que le quartier autour de l'Église du sang le plus précieux était habité par les immigrations italiennes avant de devenir un lieu dominé par les Chinois.
L'immigration chinoise elle-même est diversifiée. Des premiers Chinois qui se sont établis depuis la Côte Ouest à l'époque de la Ruée vers l'or aux arrivants contemporaines, l'écriture est la seule constante. Le tour nous fait donc découvrir la viande “séchée” de Ling Kee Beef Jerky et des rouleaux de printemps vietnamiens pour illustrer cette variété.