Histoire de la violence

Édouard Louis, Histoire de la violence, Seuil 2016, Cadre rouge, 240 p.

L’auteur raconte une rencontre fortuite, la nuit de Noël 2102, la curiosité, le désir qui naît, les ébats amoureux et le basculement qui conduit au viol.
Pour développer cette trame, il utilise deux voix, celle de sa sœur, qui relate à son mari le récit que lui en a fait le narrateur, et le narrateur lui-même qui ajoute, rectifie. Cette construction littéraire donne un effet de distanciation renforcé par les métacommentaires de l’auteur “je déplaçais l’enjeu de la vérité, c’était un autre type de vérité qui retenait mon attention, c’était la vérité de la forme qui m’intéressait et pas le contenu […]” (p. 63-64). La richesse de la langue, les niveaux syntaxiques séparant le narrateur et sa sœur, le rythme fluctuant de l’écriture rendent en soi ce texte prenant.
Ses amis lui enjoignent de déposer plainte; il le fait. Les médecins lui demandent de voir un psychiatre; il refuse… En refermant le livre, j’ai l’impression d’avoir été un relais “thérapeutique”.

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Dans le genre d'Edouard Louis (juin 2018)