Les plages d'Agnès

Les plages d'Agnès, auto documentaire d'Agnès Varda, 2008

J’ai dit autrefois et je le crois encore : Si on ouvrait les gens on trouverait des paysages. Moi si on m’ouvre on trouvera des plages.

Agnès Varda
Notes d'intention

Ostende, Sète ou Venice, Ca, autant de plages qui ont ponctué la vie d'Agnès Varda. Elles servent de balises à ce film autobiographique, tourné à ses 80 ans.

Les maisons de notre passé , lorsqu'elles ont été conservées, sont modelées par leurs propriétaires successifs. Quand on y a accès, le passé est le plus souvent enfoui sous les empreintes de leurs habitants actuels.
Par leur caractère public et accessible, par leur nature malléable, les plages conservent une autre permanence. Comme pour Agnès Varda, elles sont une respiration qui ouvre au monde. Comme les plages de son enfance, elles ont le pouvoir d'enchanter son univers. La cinéaste ne se prive pas de modeler le décor pour souligner son message. L'installation de miroirs lui permet d'élargir son cadrage à la société toute entière.
Ces constructions ajoutent une touche facétieuse à ce portrait enjoué. Quelle énergie chez cette octogénaire ! Avoir quitté enfant la Belgique, devant les troupes du Reich, lui a peut-être donné une sensibilité particulière aux luttes pour l'affirmation de soi. Elle s'implique par sa démarche artistique dans le combat pour la reconnaissance des droits civiques (Black Panther) et plus encore dans la cause féministe.
Cet engagement comme le montre adroitement ce film, s'insère dans une vie d'artiste. L'oeuvre est militante, mais jamais dénuée de malice.

Geneviève Praplan pour Ciné-feuilles
Hommage d'Antoine Duplan pour Le Temps suite à son décès en 2019
Centre national du cinéma et de l'image animée – CNC
Internet Movie Database