Hodler et le parallélisme

Musée Rath - Genève

Dans le cadre des expositions célébrant le centenaire de la mort de Hodler en 1918, les Musées d'art et d'histoire de Genève et le Kunstmuseum de Bern ont collaboré pour une exposition présentée successivement à Genève et dans la capitale fédérale.
La thématique choisie pour cet événement vise à s'appuyer sur les constantes de l'œuvre dont les commissaires trouvent la source dans une conférence du peintre donnée à Fribourg en 1897, La mission de l'artiste Bibliothèque numérique romande). L'accrochage peut paraître rigoureux, voire austère, avec la succession de toiles dans lesquelles les mêmes caractères ressortent (verticalité, horizontalité,…). Cette option entre finalement en résonance avec la rigueur de l'artiste dont l'œuvre montre un certain sens de l'économie.

Si nous comparons ces phénomènes décoratifs à ceux de notre vie, nous sommes frappés de retrouver encore le principe du parallélisme. Nous savons et nous éprouvons tous, par moments, que ce qui nous rend un est plus fort que ce qui nous différencie.

La Mission de l'artiste

Les symétries dans ses compositions, les éléments répliqués sont des constantes de l'œuvre. Mais ce qui interroge le plus, c'est la profusion des autoportraits et surtout des représentations de l'agonie (plus de 200 représentations de Valentine Godé-Darel) ou de la mort. Un thème qui rappelle qu'avant ses 20 ans, il a perdu ses parents et ses cinq frères et sœurs, tous victimes de la tuberculose.

Plus que jamais la couleur n’accompagne pas seulement la forme, mais les formes vivent et se modulent par la couleur. Maintenant, c’est magnifique : je domine les grands espaces.

1917

Malade, Hodler ne quitte plus son appartement du Quai du Mont-Blanc. Ses toiles se déclinent en nuances colorées qui transcendent les formes et qui dénotent d'un certain apaisement.
Son tableau La Nuit, qui révèle une certaine angoisse de la mort, est déclaré "obscène" et est exclu de l'exposition du Musée Rath à Genève en 1891. Hodler obtient le droit de le présenter, à compte privé, en un autre lieu. Les droits d'entrée lui permettent d'exposer à Paris et de lancer sa carrière. Il exposera à nouveau cette œuvre à Paris en l'accrochant, comme maintenant à Genève, face à Le Jour. Les complémentarités des deux toiles, symboliques, illustrent les différentes facettes du peintre dont les paysages ne sont pas aussi calmes qu'il peut paraître.

Ferdinand Hodler dans le dhs et dans le Dictionnaire sur l'art en Suisse
Site du Musée d'art et d'histoire de Genève – Musée Rath
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