L'étranger
13 12 25 Cinéma
L’Etranger, de François Ozon (France, 2025), avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin, Denis Lavant, Mireille Perrier, Swann Arlaud, Christophe Malavoy, 2h03.

De son roman, l’auteur écrit : « Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. »

Traduire en images L'étranger, suppose des choix tant les réflexions de Meursault emprisonné dépassent la relative banalité des faits. L'action même est imprégnée de l'atmosphère des lieux. François Ozon renforce le contraste entre la lumière éclatante et le personnage effacé qui parcourt tout le roman de Camus en tournant en noir-blanc, comme son Frantz.
Non envisagé comme texte politique, le roman de 1939 n'en est pas moins lié à la France coloniale. Un contexte que le réalisateur rappelle en prologue. L'Arabe abattu est enterré et Nozon le nomme – contrairement à Camus : Moussa – le nom que Daoud lui attribue – et Hamidi – réalisateur franco-algérien co-fondateur du Bondy blog. Alors que le réalisateur ajoute une touche post-coloniale, il gomme certaines considérations philosophiques en relation avec la famille et les devoirs filiaux en abrégeant les propos du procureur. Le fait religieux est aussi simplifié. Bien que Meursault s'en prenne violemment aux injonctions du prêtre qui veut le forcer à reconnaître l'existence de Dieu, l'enquêteur ne l'assimile pas à l'antéchrist.
Ces adaptations ne trahissent pas l'œuvre de Camus. Comme tout arrangement, le film substitue une image à notre représentation mentale. L'excellent Benjamin Voisin campe un Meursault plus évanescent, voire perdu, que le personnage froid de Camus.
Site dédié
Norbert Creutz pour Le Temps
Internet Movie Database
Rafael Wolf pour RTS culture
Valérie Guédot pour France Inter
Non envisagé comme texte politique, le roman de 1939 n'en est pas moins lié à la France coloniale. Un contexte que le réalisateur rappelle en prologue. L'Arabe abattu est enterré et Nozon le nomme – contrairement à Camus : Moussa – le nom que Daoud lui attribue – et Hamidi – réalisateur franco-algérien co-fondateur du Bondy blog. Alors que le réalisateur ajoute une touche post-coloniale, il gomme certaines considérations philosophiques en relation avec la famille et les devoirs filiaux en abrégeant les propos du procureur. Le fait religieux est aussi simplifié. Bien que Meursault s'en prenne violemment aux injonctions du prêtre qui veut le forcer à reconnaître l'existence de Dieu, l'enquêteur ne l'assimile pas à l'antéchrist.
Ces adaptations ne trahissent pas l'œuvre de Camus. Comme tout arrangement, le film substitue une image à notre représentation mentale. L'excellent Benjamin Voisin campe un Meursault plus évanescent, voire perdu, que le personnage froid de Camus.
L’innocence de Meursault n’est pas une naïveté, mais une vérité brute. Il ne joue pas le jeu social. Il mange, il marche, il répond quand on lui parle. Il ne surinterprète rien. Sur le plateau, je cherchais constamment cette simplicité...
Benjamin Voisin
Dossier de presse
Site dédié
Norbert Creutz pour Le Temps
Internet Movie Database
Rafael Wolf pour RTS culture
Valérie Guédot pour France Inter