Le film débute par la recherche de la dépouille de Vuyisile Mini, membre de l'African National Congress, auteur de chants de protestation contre la politique d'apartheid, exécuté par le régime en 1964. Son “Beware Verwoerd” qui s'adresse à l'instigateur des mesures de séparation selon la race est prémonitoire de la résistance puis des luttes qui parcourront l'Afrique du Sud jusqu'à l'abolition. Aboutissement qui se concrétisera notamment par l'ensevelissement décent de Mini.
Les chants sont présentés comme un élément de mobilisation de la population noire, un soutien aux activistes. L'engagement de certains musiciens, notamment Miriam Makeba et Abdullah Ibrahim, les contraignit à l'exil, un bannissement qui contribua à faire connaître leur lutte à l'étranger.

Amandla distribué par trigon-film sur Vimeo.

Simultanément, alors que les fronts se durcissent en Afrique du Sud, le chant soutient l'adhésion populaire à la lutte. Le documentaire de Hirsch illustre tant l'importance du chant dans la résistance que son évolution au gré de la radicalisation. Cet angle de vue singulier permet une appréciation des violences communautaires qui contraste avec quelques témoignages individuels. Les plus poignants étant peut-être ceux d'un bourreau de la prison centrale de Pretoria en contrepoint des souvenirs d'une ex-détenue de ce lieu de torture.
Le documentaire reste cependant superficiel. Par exemple, les divers extraits de ciné-journal n'étant pas référencées, le lien entre les informations reportées et les séquences musicales manque de pertinence. On pourrait voir un certain mépris dans ce documentaire : une relative placidité des Noirs qui transcendant l'épreuve par le chant manifestent leurs émotions plus qu'ils ne prennent leur destin en mains.

Internet Movie Database
Présentation du film pour ciné-feuilles
Trigon films

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