Absolument la vie

Barilier Etienne, Absolument la vie. Lignes intérieures, Labor et Fides, 2022.

Le récit de Barilier s'apparente à un Tombeau de Monique, son épouse décédée dans l'effacement et la douleur. Le fait que, malgré l'épreuve, elle ait gardé une foi interroge l'auteur qui n'est plus porté par cette croyance.

Mais cette histoire de désenchantement inexorable est une longue histoire qui n'est pas terminée et qui peut-être sera toujours recommencée, car les obstinations de la croyance peuvent toujours avoir raison des évidences du savoir, ô Proust !

p. 58


Son expérience, comme fils de pasteur, d'un protestantisme austère, en relation ambiguë avec la rationalité, l'a conduit vers l'agnosticisme. La maladie de Monique ravive le souvenir d'une enfance souffreteuse pendant laquelle la rigueur religieuse amène plus de culpabilité que de réconfort. Comment comprendre alors cette soumission à un Dieu qui reste sourd ?
Le texte bref et dense interroge le sens de la vie et de ses épreuves et, d'une certaine manière, la réponse humaine à cette réalité. Bien que s'inscrivant en opposition à la rigidité parentale et/ou protestante, Barilier garde un style compassé et un vocabulaire nourri qui se garde de tout épanchement émotionnel. Une carapace qui rend fragile…

Lisbeth Koutchoumoff Arman pour Le Temps
Tribu – entretien avec l'auteur
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