[…] le fait de disposer de nombreux exemplaires du même livre empêchait toute altération du texte. Puisqu'il en existait des milliers de copies identiques en de nombreux endroits, il serait facile de dénoncer comme une imposture toute tentative de changer ne serait-ce qu'une malheureuse lettre de ce code sacré. En rendant disponible une multitude d'exemplaires de la Bible dans des lieux fort éloignés les uns des autres, les juifs remplaçaient donc le despotisme humain par une souveraineté divine. L'ordre social était désormais garanti par l'infaillible technologie du livre. C'est du moins ce qu'ils croyaient.

Harari Yuval Noah, Nexus , p. 118

La minutie de l'exécution, la régularité de l'écriture (on n'a quand même identifié une vingtaine de copistes) et la qualité des parchemins ont permis à ces textes d'être conservés pendant 12 siècles – une durabilité que n'auront assurément pas les supports contemporains.
Les médiévistes ont constaté que le texte avait déjà été adapté aux canons carolingiens, sans pour autant en bouleverser le contenu, mettant à mal l'absolue intangibilité du livre. Plus étrange le parfait état de conservation de ce trésor laisse supposer qu'il n'a été que peu utilisé. Encore une énigme à élucider.

Site du musée – dossier de presse – dossier pédagogique
Présentation sur le site de la RTS
Alexandre Steiner pour Le Temps
Numérisation de la Bible, British Library
Descriptif de la British Library

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