Regards sur la plaine

Manoir de la Ville, Maritgny
Paysages oubliés: regards sur la plaine


« Au fur et à mesure que s'est constitué le regard touristique sur la montagne à coup de superlatifs et de sublime, la plaine a été dépouillée de son charme, de ses beautés.
Depuis l'explosion du tourisme romantique, les montagnes sont observées de la terrasse d'hôtels qui sont des machines à créer des illusions d'optique, pendant ce temps, les terres arables de la plaine sont livrées aux appétits de l'industrie. Les rivières sont corrigées, endiguées, les cours d'eau se limitent à leur fonction manifeste lorsqu'ils ne sont pas enrégimentés pour l'usine hydraulique.
La plaine du Rhône ne fait pas exception, c'est une gaine technique : l'autoroute, le chemin de fer, les lignes à haute tension se disputent cette bande de terre où sont distribués, dans un enchevêtrement absurde, des industries, des dépôts, des terres agricoles livrées à la monoculture intensive.»

Gabriel Bender, sociologue

Les œuvres d'Aline Seigne, pastels et encres de Chine, traduisent les mutations du quartier sierrois de Sous-Géronde : traces des passés viti-agricole et industriel qui se fondent dans l'extension des quartiers d'habitation ou les surfaces jardinées d'aujourd'hui. Son regard occulte la Montagne même si on sent sa présence au travers des pentes suggérées par un conifère, un pylône électrique ou une conduite forcée.
Les déambulations cyclistes de Maximilien Urfer pour saisir les compositions éphémères, des Agrisculptures, qui éclosent de l'exploitation agricole de la Plaine disent aussi la richesse d'un paysage réduit à sa fonctionnalité, une «gaine technique» selon Bender.

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