Patronyme

Springora Vanessa. Patronyme. Bernard Grasset, 2025

Après avoir laissé derrière moi cette enquête, abandonné cette recherche d'une vérité insaisissable, j'ai pu sortir pour de bon de ton appartement, dont j'étais restée moi aussi prisonnière, refermer la porte en silence et respirer l'air frais de la rue. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un modeste deux pièces en banlieue parisienne puisse contenir une si grande part de l'histoire tragique du XXe siècle, cette histoire qui coule encore dans nos veines.

p. 347


Etrange situation vécue par l'autrice : se retrouver obligée de débarrasser l'appartement dans lequel son père a vécu, en reclus, ses dernières années alors qu'elle s'est toujours sentie rejetée de lui. Des traces si nombreuses qu'un carton à bananes n'auraient pas suffi à les contenir.

Parmi ces reliques, deux photos de son grand-père qui incitent la romancière à enquêter sur l'homme qu'il a vraiment été.

S'il est bien une chose qui m’étonne, c'est d'avoir trouvé si facilement ces deux photos compromettantes de mon grand-père. Pourquoi un homme qui a passé la seconde moitié de sa vie à se cacher derrière une nouvelle identité, qui a soigneusement effacé toute trace des agissements de sa jeunesse, qui n'a rien révélé, pas une seule fois, de son histoire à ses deux fils, a-t-il conservé ces pièces à conviction ?

p. 244

Cette découverte lui permet d'élucider un patronyme singulier, puisque forgé pour s'échapper des contingences de l'histoire. La révélation de ce secret permet d'en atténuer le poids et d'expliciter les comportements du père.
Roman basé sur l'expérience d'une vie, Patronyme rappelle que chaque être garde inéluctablement des parts d'ombre, qu'aucun registre ne sera capable de révéler.

Site de l'éditeur
Lisbeth Koutchoumoff Arman pour Le Temps
Pierre Philippe Cadert pour RTS culture
France Culture – Le book Club