L'effondrement

Louis Edouard. L’effondrement . Éditions du Seuil, 2024

« Comment oublier, quand il n'y a rien devant ?
Quand on n'a rien devant, on se réfugie dans le passé.
On se réfugie dans un passé qui nous blesse.
C'était comme un autre cercle.
Ton frère était pris dans des cercles, des cercles partout. »

p. 204

Encore une facette de sociologie familiale : celle de la mort du frère de l'auteur, à 38 ans. Ce frère, jamais nommé, s'est enfermé dans le tourbillon de l'alcool, jusqu'à anéantir son corps. Quant à Edouard Louis, il semble aussi être englué dans son histoire qu'il décortique par cercles concentriques.
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Dans son En finir avec Eddy Bellegueule et dans son Histoire de la violence, l'auteur pouvait attribuer à son homosexualité la violence subie. Il recherche désormais une approche plus politique aux dysfonctionnements familiaux. L'usure des corps par le travail étant, selon lui, une des causes du dérèglement social.
La coupure qu'il a voulue avec ce demi-frère agit comme une métaphore de l'aveuglement d'une partie de la société sur ce qu'endure un autre segment de la population.

LE FRÈRE : ta vie, ma vie, le destin a tellement mêlé les deux qu'on ne peut plus distinguer la frontière.
Si tu m'empêches d'écrire sur toi c'est sur moi que tu m'empêches d'écrire.
Et tu n'en as pas le droit.

p. 108


Illustration de Alex Muromtsev sur Unsplash

Site de l'éditeur
Julien Burri pour Le Temps
Marie Sorbier – Les Midis de Culture