Chagrin d'école

Chagrin d’école Daniel Pennac. (2007) Paris : Gallimard


Ce récit autobiographique, expérience d’un élève ayant souffert d’une scolarité difficile devenu écrivain après avoir été enseignant, donne quelques clés pour comprendre la situation de l’école aujourd’hui et en comprendre les changements.
Couverture de Chagrin d'école
Pennac critique la récupération médiatique des violences en milieu scolaire qui discrédite l’ensemble de l’Institution. La mise en évidence de quelques personnes déviantes nuit à l’ensemble des acteurs de l’école. Le monde scolaire est cependant complexe et source de difficulté pour les élèves tentés de jouer avec les limites : il est tentant de travestir la réalité de la vie scolaire à ses parents… tout en conservant une cohérence au scénario.
Les pages les plus critiques dénoncent la mainmise de la société de consommation sur l’enfance. Enfant client, otage des marchands, dont la tête est remplie de projets d’achats, de marques, de consommer. Cette tyrannie de l’économie empêche les enfants d’acquirent les outils intellectuels qui leur donneront les vraies libertés. Pour les élèves fragilisés par la situation socio-économique de leur famille, cette quête d’objets prend une place encore plus préjudiciable au détriment des acquisitions scolaires.
Le fort attachement à l’écrit, la passion du livre –et la passion de la langue transmise par l’écriture– ont incité Pennac à utiliser dans son enseignement l’appropriation des textes de littérature. Cette découverte du plaisir intellectuel a certainement été impressionnante pour ses élèves. Chaque enseignant-e ne pourra pas investir ce champ pour développer les aptitudes de ses élèves, mais l’utilisation d’activités artistiques, scientifiques ou littéraires pour concrétiser le plaisir de l’effort par le résultat obtenu est certainement recommandable.

Présentation sur le site de Gallimard