#MyTopTenBooks

Un gazouillis agaçant #MyTopTenBooks : quels seraient les dix livres à citer ?
Un rapide coup d’œil sur la bibliothèque et constater que davantage que les ouvrages, ce sont des auteurs que je vais placer sur ma pile.
Auster ? La triologie new-yorkaise ou peut-être la version graphique du premier opus, « La Cité de verre ».

Image de Cité de verre version graphique
Bouvier ? « L’usage du monde » ou son pendant déprimé « Le poisson-scorpion » qui a inspiré à Christoph Kühn son documentaire « Nicolas Bouvier, 22 Hospital Street ». Pour Kadaré et Soljenitsyne, le choix est plus simple !

Une autre entrée aurait été de réunir dix livres en lien avec une thématique… Par hasard celle de l’Allemagne qui aurait pu se concrétiser par cette image :

Dix livres sur la thématique de l'Allemagne

J’ai le curieux sentiment d’être plus proche de la sensibilité allemande que de la culture française. Et le repli de mes compatriotes sur une identité qui ne correspond pas à ma réalité me laisse sceptique. Pourquoi cette proximité alors que ma famille n’a pas connu les césures de l’Histoire ? Une certaine conception du protestantisme comme le pense Bernard Nüss (dans Les enfants de Faust) ? Ou un attachement à l’Etat de droit plutôt qu’au nationalisme comme le décrivent deux correspondantes de grands titres italiens ?

Les énormes césures, les difficiles adaptations générationnelles qui en ont découlé [de la catastrophe collective et de l'Holocauste] ont caractérisé l'Allemagne de l'après-guerre. Il n y a pas de famille allemande qui n'ait eu des pères nazls, des femmes ou des maris enrôlés par la police secrète communiste, des membres divisés par le Mur, ou victimes d'un des deux régimes. Chaque changement de génération a laissé des incompréhensions profondes, des silences que des dizaines d'années ont été nécessaires pour combler et des questions qui n'ont pas encore trouvé de réponse. Aujourd'hui, la Weltanschauung des jeunes Allemands repose sur la conviction que le passé nazi et le passé communiste influencent encore leur existence, même s'ils n'ont jamais été ni nazis ni espions de la Stasi. Il n'existe plus de Weltanschauung compacte et immuable, sorte d'accès privilégié à la vérité. Au fond, la « nation non nationale » que Jürgen Habermas avait théorisée avec son « patriotisme de la Constitution » en revendiquant pour les Allemands une identité nationale réduite au minimum, à savoir une identification avec les valeurs constitutionnelles, était également une Weltanschauung. Désormais l'identité allemande, plus fragmentaire et plus souple, est capable de s'adapter aux changements de l'Histoire.

Petit voyage dans l'âme allemande
Francesca Predazzi et Vanna Vannuccini
Editions Grasset 2007