Collection Gurlitt : état des lieux

«L'art dégénéré» – confisqué et vendu

Le KunstmuseumblogEntryTopper de Bern annonce Aujourd'hui, 7 mai 2014 , le Musée des Beaux-Arts de Berne a été informé par un message téléphonique et écrit de maître Christoph Edel, l'avocat de Monsieur Cornelius Gurlitt, décédé le 6 mai 2014, que Monsieur Cornelius Gurlitt a institué pour légataire universelle la fondation de droit privé du Musée des Beaux-Arts de Berne. Malgré les spéculations des médias affirmant que la collection avait été léguée par testament à un établissement artistique situé hors d'Allemagne, cette nouvelle tout à fait inattendue a provoqué l'étonnement général. En effet, Monsieur Gurlitt et le Musée des Beaux-Arts de Berne n'ont jamais, à aucun moment, entretenu la moindre relation. Si le Conseil de fondation et la direction de cet établissement éprouvent évidemment un sentiment de reconnaissance et d'heureuse surprise, ils ne peuvent cependant cacher que ce remarquable legs leur impose une responsabilité considérable et leur pose toute une série de questions épineuses, notamment de nature juridique et éthique. Ils ne sont pas en mesure de prendre une position concrète et factuelle avant d'avoir consulté les documents essentiels et d'avoir pris un premier contact avec les autorités compétentes. (swissart.ch)

Ce legs est encombrant… Comment accueillir une collection d'art considéré comme disparu suite à la politique nazie de trie entre l'art et le non-art…
Quelques jours à peine après ce coup de tonnerre, le 22 mai, une motion est déposée au Grand Conseil pour éviter l'utilisation d'argent public dans la gestion de ce fonds (Collection Gurlitt: pas de financement avec l'argent des contribuables ) En novembre 2014, le Musée accepte le legs. L'Office de la culture cantonal soutient l'institution dans une perspective artistique et historique (Lettre d'information 9/2014).
Aujourd'hui, la traçabilité des oeuvres d'art fait partie de la scénographie des expositions. L'occasion pour la Suisse d'être associée de manière directe et active à ces recherches est importe. De nombreux Susses sont soupçonnées d'avoir enrichi leur collection par des oeuvres spoliées. La brochure de présentation de l'exposition mentionne que quatre oeuvres du fond ont déjà été rendues aux descendants de leurs propriétaires initiaux.

L'exposition bernoise présente les oeuvres classées par mouvement artistique (die Brücke, der Blaue Reiter,…); il s'agit surtout de surtout de gravures et de lithographies. Les cartels insistent sur les propriétaires successifs de l'oeuvre; certaines sont précisément documentées alors que d'autres restent lacunaires. Un autre volet de l'exposition précise le contexte historique (les attaques contre l'art moderne et «l'esprit non allemand»…) et ouvre le débat sur le rôle des collectionneurs (sauveurs d'art ou profiteurs…) et le traitement légal des spoliations.
Cet accrochage permet de voir des toiles longtemps cachées de multiples artistes expressionnistes allemands et de s'intéresser à leur portée politique.

Site du Kunstmuseum
Guide de l'exposition
Liste des oeuvres
Berne hérite de la collection Gurlitt, Le Temps, le 7 mai 2014
Décodage de Nathalie Versieux, Le Temps
L'art spolié – Office fédéral de la culture
Kunstfund Gurlitt – Deutsches Zentrum Kulturgutverluste
Gurlitts Schatten SRF